Cérémonie du 14 août

Nous étions rassemblés à Hauterive à l’endroit même où les résistants Antoine Fullin et Célestin Chino, ont été lâchement exécutés par la Gestapo le 14 août 1944, il y a 81 ans.
Un moment de solennité et d’émotion pour nous souvenir et rendre hommage à leur courage et leur sacrifice.
Un hommage leur a été rendu en présence de Nicolas Ray, Député et de Jean-Marc Germanangue, Conseiller Départemental.
Par respect pour la vérité historique, et afin que cette tragédie ne sombre jamais dans l’oubli, Alain Menigoz a retracé le récit des faits, tel qu’il a été établi à partir de documents officiels et de témoignages, rassemblés dans un dossier transmis par Monsieur MONIOT, alors président de l’UFAC Vichy.
Didier Corre, maire, a ensuite pris la parole :

« Monsieur le Député, Mesdames, Messieurs, chers Concitoyens,

Nous voici réunis à l’endroit même où, il y a tout juste 81 ans, le 14 août 1944, deux jeunes Hauterivois, Célestin CHINO et Antoine FULLIN, furent lâchement fusillés par les nazis. Cet acte barbare s’inscrivait dans une période sombre, marquée par une répression sauvage à l’égard de toute forme de résistance.  Par respect pour la vérité historique, et afin que cette tragédie ne sombre jamais dans l’oubli, je vous invite à écouter avec attention le récit des faits, tel qu’il a été établi à partir de documents officiels et de témoignages, rassemblés dans un dossier transmis par Monsieur MONIOT, alors président de l’UFAC Vichy.

Nous sommes ici pour commémorer le 81 e anniversaire de ce drame, un épisode tragique de notre histoire locale et nationale.

Au fil des ans, nos cérémonies ont fait de ce lieu le symbole d’une barbarie indicible, mais aussi d’un devoir de mémoire partagé.

Les atrocités d’hier ne suffisent malheureusement pas à nous protéger de celles d’aujourd’hui.
L’histoire ne se répète jamais exactement… mais elle bégaie.

En hommage à Célestin et Antoine, nous avons un impératif moral : transmettre aux jeunes générations ce message essentiel :

« Se souvenir du passé pour éviter qu’il ne se reproduise. »

 Nos deux concitoyens sont morts pour défendre les valeurs de la République.
Et ces valeurs – Liberté, Égalité, Fraternité – sont plus que jamais d’actualité.

 Lorsque nous les négligeons, les bafouons ou les oublions, nous nous mettons en danger. Le pire n’est jamais très loin – l’actualité mondiale nous le rappelle chaque jour.

En 2024, nous avons vu en Europe, au Moyen-Orient, en Afrique, des conflits éclater ou s’enliser, remettant en question les fondements même de la paix.

Nous voyons aussi monter les extrémismes, les replis identitaires, les discours de haine.
Face à cela, nous devons rester vigilants.

L’Europe, la République, la Démocratie : des remparts fragiles

Les fondations de la paix ont été posées il y a des décennies. Elles s’appellent Europe, République, Démocratie. Mais elles ne sont pas immuables.

Elles exigent de chacun d’entre nous un engagement quotidien.

 Ce qui était vrai hier, reste vrai aujourd’hui :

La paix est un combat. Le vivre-ensemble, un choix. La liberté, une responsabilité.

À côté du devoir de mémoire, osons affirmer un devoir d’optimisme.
Face aux défaitistes, aux complotistes, aux populistes de tous bords,
face à ceux qui décrivent une France fracturée, finissante, en déclin, répondons avec confiance :

Oui, la France est belle. Belle de sa diversité. Belle de ses valeurs. Belle de son histoire, souvent tourmentée, mais toujours debout.

 Elle est plus forte aujourd’hui, malgré ses défis, que pendant les années noires de l’Occupation.

Soyons fiers de notre pays tel qu’il est – et surtout, engageons-nous pour le rendre meilleur encore.

Ajoutons donc à nos devoirs de mémoire et de rassemblement, le devoir d’optimisme actif.
C’est par l’engagement citoyen, dans la tolérance et la bienveillance, que nous relèverons les immenses défis de demain : le climat, les fractures sociales, les tensions internationales, l’avenir de notre démocratie.

 En nous montrant à la hauteur, nous pourrons alors nous tourner fièrement vers Célestin CHINO et Antoine FULLIN, et leur dire, sans trembler :

Votre sacrifice n’a pas été vain. Vous n’êtes pas morts pour rien.

 Vive la République, Vive la France. »

Nous remercions les porte-drapeaux ainsi que les associations d’anciens combattants et du souvenir, qui s’engagent à honorer chaque année la mémoire de ces deux martyrs d’Hauterive.

Crédit photos : N. Ray